État : Horreur. Impacts aujourd'hui : 17 (La section ci-dessous est griffonnée à la hâte) Il ne reste rien. Déchiquetés comme du coton. Leurs catapultes... une pure diablerie. Feu ravageur, bleu vif et brumeux. Une odeur de pourriture. Nombres inconnus. Trop nombreux. Menés par Vorgoth. Il arrive. De lourdes bottes. Il a fracassé le crâne de Caden. Perdu en-dessous. Vase et boue. Tout est rouge. Une vague d'acier, inondant la place du marché. Mes frères en-dessous... qui hurlent. Aucun moyen de descendre. Tout est bruyant... les cris. C'est insupportable. Chers seigneurs. Je vous en prie. Je ne suis qu'un écuyer. Je vous en prie, ne m'écrasez pas la tête Caden, je suis tellement désolé

Les fantassins doivent être en train de marcher vers le port. Empiétant sans doute sur la porte. J'ai la chance d'être arrivé à temps dans mon grenier caché. Je ne vois rien d'ici mais je les entends. Leur seigneur, le Garde du Nord, scande. Quelque chose d'obscur et de vicié. Le ciel est en mouvement ? Non, ce sont les nuages ! Un voile brumeux fait de bandes de lumière bleue et colorée. Que diable... Je jette un œil maintenant. Je le vois. Les pavés se déchirent comme de la chair immonde. Il enlève ses gants. Par les Anciens, ses mains. Elles ont l'air gelées et mortes. Comme de la viande en conserve, pourrie. Est-ce qu'il lève quelque chose d'en bas... ? Je ne vois rien. Je dois me pencher un peu plus

Ces salauds ont fermé les portes du centre dela ville. Ils nous ont laissés là pourrir et mourir !! Ça ne servira à rien. L'armée de Vorgoth les aura. J'espère les voir brûler. Laissons Gormander goûter le cuivre et l'acier ! Je ne me laisse pas abattre facilement. Je suis caché mais je souffre encore de cette fichue maladie de l'hiver dernier. Si mon corps me lâche maintenant, si j'éternue, si je babille... avec les nordistes qui trainent dehors... ces égouts seront mon tombeau. Je frissonne. Ce ne sont pas mes sueurs froides. Y'a un truc qui cloche. Il y a... il y a du vent ici. Non. C'est une respiration. Ici, tranchante comme une lame. Impossible de voir où ou quoi C'est en moi Dans ma gorge, si froid C'est acide. C'est pire. Pire que les égouts. À l'aide On se croirait à nouveau en hiver

Je n'aurais jamais cru voir la guerre... nah, une invasion en direct... dans le dernier de mes jours. J'en ai enterré tellement. J'avoue que cela me réconforte. Guider les gens dans leur dernier voyage. Tant de derniers adieux. Aujourd'hui vient le mien. L'armée du nord a passé les portes. Impossible de nous reposer dans le château... Gormander a verrouillé toutes les portes, abaissé les portails. Ça n'arrêtera pas la horde. Elle trouvera un moyen. Anciens nous préservent, la Brume s'infiltre à l'intérieur. Quelque chose s'écoule d'en haut. Si quelqu'un trouve ceci, s'il reste quiconque Je veux être enterré à côté de ma femme et de mon fils sous le vieux chêne. N'inscrivez rien sur la pierre tombale Je n'ai plus rien à dire

Où qu'il ait fui, si tant est qu'il ait fui... Gormander est seul. Ou avec une autre courtisane. La ville est immergée. Ils ont écrasé notre mur ce matin tôt et recouvrent désormais notre ville d'une épaisse nébuleuse suffocante, colorée comme les plumes d'une autruche. Je tremble ici... seule, pour la première fois depuis des années. Comme une petite fille. Mon cœur palpite comme un canari en cage. J'aurais dû m'enfuir et affréter un bateau. M'en emparer. Après tout, je suis douée en escrime et je sais lire une carte ! Il n'est peut-être pas trop tard. Je pourrais encore me réveiller avec le bleu de l'océan et sentir le sel sur ma peau. Voir des sirènes et chanter sur les quais, bruyamment, enfin ! Je veux mourir dans une tempête, dans un brasier mais pas dans une petite tour isolée ! Ne vous moquez pas de moi. Je me sens si petite